En ce qui concerne l’étendue de cette géographie, il faut parler de la civilisation du plateau iranien et de ses plaines adjacentes, dont l’Iran, une grande partie du Caucase et de l’Asie centrale, qui dans les langues européennes est communément appelée Grande Perse. L’appellation historique de l’Iran comprend toutes les frontières politiques du pays dominé par les iraniens, comme la Mésopotamie et la plupart de l’Arménie et du Caucase du Sud.
L’histoire de l’Iran commence bien avant l’arrivée des Aryens sur le plateau d’Iran et il faut savoir qu’avant l’arrivée des Aryens, des civilisations très anciennes se sont formées et détruites et certaines étaient au sommet de la prospérité à la même époque. Parmi les civilisations préaryennes on peut citer les civilisations ainsi que Shahr-e soukhteh (Ville brûlée) (au Sistan-et-Baloutchistan), la civilisation des habitants de Tépé (colline) Sialk (à Kashan), la civilisation Ilam (au nord du Khuzestan), la civilisation mannéenne (à Bukan, au Kurdistan et à l’Azerbaïdjan occidental), la civilisation Parsua (à Piranshahr), la civilisation Jiroft (à Kerman), le royaume d’Ellipi (à Kermanshah (capitale) et au Kurdistan), la civilisation lullubienne (à Kermanshah (capitale), au Kurdistan et à l’Azerbaïdjan), la civilisation Gutienne (au Kurdistan et au Kermanshah et à l’Azerbaïdjan), la civilisation Tépé (colline) Hassanlu au sud de l’Azerbaïdjan occidental, la civilisation Ganj Darreh (à Harsin, Kermanshah), la civilisation Ziviyah (à Saqez, Kurdistan), la civilisation Tépé (colline) Guran (à Guilan Gharb, Kermanshah), la civilisation des Collines Sheikhabad et Jani (à Dinavar, Kermanshah), et ainsi de suite.
La situation géographique particulière du plateau iranien en a fait un pont qui formait autrefois la grande migration de l’homme chasseur de l’ouest (déserts d’Afrique) vers l’est (Asie du Sud) et c’est pourquoi le plateau iranien a été un carrefour pour les grandes civilisations depuis cette époque. Par exemple, la découverte de résidences vieilles de huit cent mille ans en Asie, renforce le soupçon que des humains vivaient en Iran depuis cette époque. La plus ancienne résidence humaine découverte en Iran est la grotte de Darband Rashi. Selon de nouvelles études, cette grotte était habitée par des chasseurs de l’âge de la pierre il y a 200 000 ans. Le néolithique en Iran s’étend d’il y a 10000 ans à il y a 7500 ans. En raison du froid, il a fallu près de mille ans à l’âge néolithique pour atteindre le plateau iranien depuis le croissant fertile et permettre l’agriculture. Les résidences néolithiques trouvées en Iran se trouvent tous dans des zones où la culture en terres arides a été possible.
Les poteries peintes datées d’environ 3500 av. J.-C. à Suse, Elam, représente une période avancée de dessins géométriques, la création d’un style particulier de l’homme et les formes des animaux en eux. Vers 2700 av. J.-C., le royaume d’Elam a été établi et sa capitale était Suse. En 639 av. J.-C., Assurbanipal, roi d’Assyrie, vainquit Elam et pilla Suse. Après cette guerre, l’Elam n’a jamais émergé en tant que puissance indépendante.
Selon les théories actuelles dans le domaine de l’histoire, les tribus qui se sont appelées « aryens » sont entrées sur le plateau iranien à la fin du deuxième millénaire av. J.-C. Aryen signifie honorable et noble, et selon les origines de leur mythologie et de leur langue, ils étaient étroitement liés aux Indiens. Ce qui peut être dit avec certitude, c’est que les deux peuples se disent aryens.
Les racines de l’empire mondial achéménide remontent à la formation de l’État médian en Iran et le règne de Cyaxare, le roi le plus puissant des Mèdes (584-633 av. J.-C.). Il a établi un gouvernement cohérent en Iran et a fait de l’Iran une puissance influente dans le monde de l’époque. Selon certains historiens, il devrait être considéré comme le véritable fondateur des Mèdes et le véritable fondateur de l’ancien empire perse.
L’Iran est devenu un empire mondial depuis l’époque achéménide (550 à 330 av. J.-C.) et la raison en est l’union des tribus médians. À la fin du VIIIe siècle av. J.-C., les Mèdes se sont rassemblés dans l’ouest de l’Iran et ont formé l’Union des Mèdes. Ainsi, ils sont devenus puissants et ont combattu les Assyriens qui
les avaient attaqués, et pendant les guerres qui ont duré environ cent ans, ils les ont vaincus et ont établi un gouvernement qui a régné pendant 120 ans et a finalement été vaincu par Cyrus le Grand et Cyrus le Grand est devenu le fondateur de l’Empire achéménide. Les rois de cette dynastie étaient des Perses et leur lignée remontait à Achéménès qui était le chef de la tribu Pasargades, l’une des tribus persanes.
Cet événement marquant dans l’antiquité du monde s’est accompagné de résultats étonnants. Plus de 49 millions des 112 millions de personnes dans le monde vivaient à l’époque sous la domination achéménide. Le règne de 220 ans de ce royaume a été réalisée par l’acceptation et la religieuses qui provenaient du système de pensée de cette époque-là. Du point de vue architectural, le complexe de Persépolis, qui était l’une des capitales, peut être considéré comme un symbole de cette unité et de la coexistence de différents groupes ethniques à cette époque. Des architectes de tout ce grand empire ont participé à la construction de Persépolis.
Le règne des Perses et de la dynastie achéménide est l’un des événements marquants de l’histoire ancienne. L’empire achéménide est considéré comme le premier empire de l’histoire du monde. L’acceptation et la tolérance religieuses étaient considérées comme des caractéristiques de l’empire achéménide. Plus de 49 millions des 112 millions de personnes dans le monde vivaient alors dans cet empire. Pendant l’époque achéménide, trente nations différentes étaient sous la bannière de cet empire.
L’empire achéménide était si vaste qu’il s’étendait de la vallée de l’Indus en Inde au Nil en Égypte et à la région de Benghazi dans l’actuelle Libye, et du Danube en Europe à l’Asie centrale. Dans ce vaste pays, de nombreuses tribus vivaient avec leurs propres coutumes et préservaient leur état et leur culture ethnique. Une caractéristique importante de ce gouvernement était le respect de la liberté individuelle et ethnique, la célébration de l’ordre public, l’encouragement des arts et de la culture autochtones, ainsi que la promotion du commerce et de l’art.
Karl Schefold écrit : «Une grande civilisation comme la civilisation achéménide ne peut être comprise à partir des influences qu’elle a acceptées. Le fait est que l’importance d’une telle civilisation réside précisément dans la puissance qui lui a permis d’unir toutes ces différentes composantes en un seul tout.»
Durant la période achéménide, l’Iran avait plusieurs capitales et les rois vivaient dans l’une de ces capitales à différentes saisons et selon le type de cérémonies de cour et de cérémonies rituelles. En hiver, ils se rendaient dans les régions du sud-ouest de l’Iran, telles que Babylone, Dashtestan (Borazjan) et Suse, qui avaient un climat agréable, et en été, ils vivaient à Hamedan, qui avait un climat frais. La cérémonie de couronnement avait eu lieu à Pasargades et des cérémonies telles que la célébration de Norouz avaient eu lieu à Persépolis (Takht-e Jamshid). Ces deux villes étaient symboliquement le berceau et le début de la domination achéménide et étaient d’une grande valeur en termes de croyance, et c’est pourquoi Alexandre le Grand a mis le feu à Persépolis pour détruire le symbole de l’empire achéménide.
A Marvdasht, dans la province du Fars, se trouvait la ville de Parseh, où il y a le grand édifice royal de Takht-e Jamshid. Cette ville et ses bâtiments connexes ont été construits sous le règne de Darius le Grand, Xerxès et Ardashir I. Talht-e Jamshid est un ensemble de palais dans lequel les inscriptions sur le corps de l’édifice ainsi que les tablettes d’argile qui s’y sont trouvées permettent de comprendre le passé et la culture des Achéménides.
Takht-e Jamshid est situé sur une plate-forme de pierre dont la hauteur est entre 8 et 18 mètres au-dessus du niveau de la plaine de Marvdasht. Les dimensions de Takht-e Jamshid sont de 455 mètres (à l’ouest), 300 mètres (au nord), 430 mètres (à l’est), 390 mètres (au sud). De plus, la longueur de Takht-e Jamshid est égale à la longueur de l’Acropole à Athènes, mais sa largeur est de quatre à cinq fois celle de l’Acropole. La superficie totale des palais de Takht-e Jamshid est de 125 000 mètres carrés.
De près de 200 ans de domination achéménide en Iran pendant environ 120 ans, Takht-e Jamshid était en cours de construction et de nombreux architectes, artistes, artisans, ouvriers, hommes et femmes ont participé à la construction de ce magnifique édifice. En plus de recevoir des salaires, ils bénéficiaient également d’une assurance pour les ouvriers. L’un des arts architecturaux à Takht-e Jamshid est que la proportion de la hauteur des portes à leur largeur et aussi la proportion de la hauteur des colonnes à la distance entre les deux colonnes est égale au nombre d’or . Le nombre d’or est une proportion importante en géométrie qui existe dans la nature. Alors cela montre l’art des anciens Iraniens en architecture.
Alexandre le Grand est mort quelques années après la conquête de tout le territoire achéménide, et comme il n’avait pas de successeur, ses terres conquises furent partagées entre ses généraux. Vers 320 av. J.-C., la dynastie séleucide a été fondée par Séleucos I dans la partie orientale du royaume d’Alexandre, y compris l’Iran.
La dynastie séleucide était un gouvernement étranger qui dirigeait l’Iran à l’époque, et encore une fois pendant la période ashkanide (parthe), cette dynastie est arrivée au pouvoir. Les ashkanides, en plus de la géographie actuelle de l’Iran, ont régné sur de grandes parties de l’Asie occidentale et de l’Asie centrale pendant 471 ans en tant que puissance politique et culturelle iranienne. Durant cette période, l’ouest et l’est du monde étaient reliés par une route commerciale très importante. Cette route, connue sous le nom de route de la soie, traversait une partie importante de l’empire ashkanide, et en fait la zone géographique ashkanide connue dans la littérature occidentale sous le nom de « Parthes » est devenue un carrefour entre la République (Empire romain), le bassin méditerranéen et les empires en Chine.
Au début de la domination ashkanide, les traditions hellénistiques remontant à l’époque séleucide étaient répandues, et certaines de ces traditions ont été acceptées par les ashkanides à leur cour. Au fur et à mesure que la domination ashkanide progressait, l’Iran connaissait une renaissance culturelle et les traditions iraniennes ont progressivement vaincu l’hellénisme. Les rois parthes se sont appelés «shâhanshâh» , indiquant leur prétention à succéder aux Achéménides.
Il y avait des différences avec l’époque achéménide en termes de type de gouvernance. À l’époque achéménide, les dirigeants locaux étaient élus par le gouvernement central, mais à l’époque parthe, les provinces étaient dirigées par de petits et grands royaumes hérités. Bien qu’il y ait eu un certain nombre de services de policie pendant cette époque comme par le passé, ils avaient moins d’autonomie par rapport à leurs homologues achéménides.
L’Iran avait un parlement à cette époque et la première session a eu lieu en 173 av. J.C. Ce parlement, connu plus tard sous le nom de «Mahestan», comprenait une réunion conjointe de l’Association des princes et de l’Association des hautes autorités. Lors de la première session, la première résolution de ce parlement était que la nomination du roi doit se faire par les élections et le pouvoir de le destituer a été donné à ce parlement, et ses conditions étaient la trahison du pays, l’incompétence et la folie, la maladie grave et l’invalidité.
La dynastie suivante qui a gouverné l’Iran jusqu’à l’invasion arabe était la dynastie impériale sassanide, qui s’appelait «Iranshahr». Cet empire a régné sur l’Iran de 224 à 651 après J.C. pendant 427 ans. Ce gouvernement se composait de la dynastie sassanide. L’époque sassanide, était l’apogée de la prospérité et du dynamisme de la culture, de l’art et de l’architecture iraniens. La dynastie Sassanide, dont la lignée remonte aux Perses, en plus de la géographie actuelle de l’Iran, dominait une grande partie de l’Asie occidentale et pendant près de 400 ans avec Rome et Byzance, était considérée comme la superpuissance du monde antique. L’Iran a eu une grande influence sur la culture romaine pendant l’époque sassanide.
L’influence des Sassanides ne s’est pas limitée aux frontières de l’Iran, mais s’est également étendue à l’Inde, la Chine, l’Europe occidentale et l’Afrique. Les Sassanides ont joué un rôle de premier plan dans l’émergence de l’art européen et asiatique au Moyen Âge. La grande partie de ce que l’on appelle aujourd’hui l’âge d’or de l’islam dans les domaines de l’art, de l’architecture, de la musique et d’autres domaines, a été transféré des Sassanides au monde islamique. La religion officielle de l’empire sassanide était le zoroastrisme, et l’Avesta et le Zand étaient considérés comme la base fondamentale de la justice et de la religion sassanides.
Shapur, l’un des rois sassanides, avait de nombreux plans de développement. Il ordonna la construction du premier pont-barrage en Iran et fonda de nombreuses villes, dont certaines étaient habitées par des immigrants du territoire romain, y compris des chrétiens qui pouvaient pratiquer librement leur religion sous l’empire sassanide.